top of page

Perméabilité et Lisibilité

Dans le cadre de l’analyse urbaine du quartier Pasila à Helsinki, nous avons choisi d’explorer les notions de perméabilité et de lisibilité telles que définies par Bentley (1985). Ces deux concepts, bien que distincts, sont interconnectés et indispensables pour comprendre et améliorer la qualité des espaces urbains. La perméabilité désigne la capacité d’un espace à offrir des connexions fluides et accessibles. Elle repose sur la qualité des réseaux de mobilité, qu’ils soient destinés aux piétons, aux cyclistes ou aux transports publics, et leur interaction avec les usages urbains. Dovey et Pafka (2020) soulignent que l'accès joue un rôle fondamental dans la marchabilité, tandis qu’Ogra et Ndebele (2019) insistent sur l’importance de la proximité des stations de transport et des équipements pour garantir l’attractivité des modes de transport durables. L’importance de réduire les distances entre les lieux d’intérêt est également renforcée par le concept d’accessibilité présenté dans les travaux d’Ogra et Ndebele (2019), selon lesquels des délais trop longs compromettent l’usage du transport collectif. De plus, le concept de "connectivité", tel que décrit dans le Complete Streets Design Manual (City of London, 2018), met en avant l’optimisation des intersections pour faciliter la mobilité multimodale. La lisibilité, quant à elle, fait référence à la capacité des usagers à se repérer et à comprendre l’organisation spatiale d’un lieu. Dovey et Pafka (2020) insistent sur l’importance des repères visuels et des nœuds structurants dans la création d’une "carte mentale" des espaces urbains. Ce principe, qui souligne le rôle central des éléments visuellement distincts, est également mis en évidence par Bentley (1985) dans sa réflexion sur la clarté spatiale comme facteur de compréhension intuitive des environnements urbains. Ce principe est renforcé par le Complete Streets Design Manual (City of London, 2018), qui met de l’avant des aménagements clairs, des mobiliers urbains bien placés et des intersections optimisées pour améliorer la compréhension des espaces publics.

 

Nous considérons la perméabilité et la lisibilité comme des notions intrinsèquement liées. La perméabilité facilite les flux et les déplacements, alors que la lisibilité garantit une navigation intuitive. Dans un quartier comme Pasila, où coexistent des fonctions métropolitaines et locales, leur interaction est essentielle pour assurer un usage cohérent avec leur fonction. Comme l’explique Bentley (1985), une mauvaise gestion de l’une de ces dimensions risque de compromettre l’expérience globale des usagers, car la fluidité et la compréhension spatiale se renforcent mutuellement.

L’analyse de ces deux notions sera réalisée à l’aide de plusieurs cartes thématiques, qui permettent de visualiser les flux du quartier. Parmi les cartes produites, on retrouve celles des polarités et des axes métropolitains, du réseau de transit et des stations, des isochrones, de la hiérarchisation des voies, ainsi que des barrières et des polarités.

CARTE GLOBALE - PERMÉABILITÉ-01.png

Carte Globale

Polarités et axes métropolitains

Pasila se positionne comme un carrefour ferroviaire stratégique, étant relié aux autres grandes villes finlandaises telles que Turku et Tampere. Bien qu’il soit décentré par rapport au centre-ville d’Helsinki, sa position centrale dans l’aire urbaine et ses multiples connexions aux axes de transit et cyclables renforcent sa perméabilité. Les réseaux ferroviaires et multimodaux permettent une bonne accessibilité tout en réduisant les distances entre les lieux d’intérêt, en cohérence avec les principes de Bentley (1985) et Dovey et Pafka (2020). Cette connectivité métropolitaine, essentielle pour renforcer l’attractivité des quartiers périphériques, répond également aux attentes d’un aménagement durable, comme le soulignent Ogra et Ndebele (2019). Ainsi, le quartier Pasila, par sa grande connectivité, a le potentiel de catalyser une nouvelle centralité pour la ville d’Helsinki.

Source : Auteur, 2024

PERMÉABILITÉ-TRANSIT-01.png
PERMÉABILITÉ-DISTANCE-01.png
LISIBILITÉ_HIÉRARCHIE-01.png
LISIBILITÉ_POLARITÉ-01.png

Source : Auteur, 2024

Source : Auteur, 2024

Source : Auteur, 2024

Source : Auteur, 2024

Réseau de transport public & stations

La carte illustre la bonne connectivité du quartier, avec sept stations de tramway réparties autour de la gare centrale de Pasila. Cette configuration fait écho à la définition de Bentley (1985) sur la perméabilité, où les connexions fluides permettent de réduire les distances perçues entre les destinations. La gare de Pasila agit comme un véritable cœur du quartier, concentrant les flux de mobilité et renforçant sa lisibilité, selon les principes de repères visuels et de centralité développés par Dovey et Pafka (2020). Le réseau de transit multimodal favorise des déplacements efficaces et invite à l’utilisation de modes de transport durables. L’interconnexion entre ces modes de transport est essentielle pour répondre aux besoins des usagers, tout en facilitant la compréhension des flux urbains.

Stations & Isocrones

La carte des stations et isochrones met en évidence la grande accessibilité du quartier de Pasila. Pratiquement tout le quartier se situe à moins de cinq minutes de marche d'une station de transport en commun, soulignant une excellente connectivité interne. Ce niveau d'accessibilité reflète directement les principes de perméabilité selon Bentley (1985), où la réduction des distances entre les lieux d'intérêt améliore la fluidité des déplacements. Selon Ogra et Ndebele (2019), cette proximité des stations est essentielle pour garantir l’attractivité des modes de transport durables et minimiser l’usage des véhicules motorisés individuels, renforçant ainsi l’accessibilité locale et métropolitaine. La proximité des stations favorise également la marchabilité du quartier, un critère clé pour encourager les déplacements à pied, tel que souligné par Dovey et Pafka (2020). La densité des stations et leur distribution équilibrée permettent aux usagers de saisir les connexions disponibles.

Hiérarchisation des voies

La carte de hiérarchisation des voies met en évidence une organisation claire des flux de circulation autour et à l’intérieur du quartier de Pasila. Les axes routiers principaux ceinturent le quartier, permettant de concentrer les flux motorisés sur des corridors dédiés et de limiter la circulation à l’intérieur des îlots. Cette configuration favorise la perméabilité externe tout en protégeant les espaces internes des nuisances causées par au trafic dense. À l’intérieur des blocs, le réseau de voies secondaires et tertiaires offre une bonne accessibilité locale, tout en encourageant la marchabilité, en cohérence avec les critères de Dovey et Pafka (2020), selon lesquels un environnement favorable aux piétons améliore à la fois l’expérience urbaine et l’efficacité. En termes de lisibilité, cette hiérarchisation des voies permet aux usagers de distinguer facilement les axes principaux des rues secondaires et tertiaires. Les espaces internes bien desservis renforcent également les interactions sociales et les usages variés.

Barrières & polarités

La carte des barrières et polarités met en évidence les principales contraintes physiques qui influencent la connectivité et la lisibilité à Pasila. Si les nombreuses traversées des axes routiers atténuent leur effet barrière et permettent une bonne accessibilité, la situation diffère pour les voies ferrées. Les traversées, limitées à quelques points sous la gare, génèrent une déconnexion avec l’ouest du quartier. Ces passages, souvent perçus comme hostiles en raison de leur caractère sombre et enclavé, reflètent les défis d’un aménagement qui ne favorise pas la continuité spatiale. Cette situation concentre les activités principales à l’est, renforçant l’effet barrière des infrastructures ferroviaires. Comme l’indiquent Dovey et Pafka (2020), les barrières fragmentent les flux de mobilité et compromettent la marchabilité du quartier. Malgré une bonne connectivité routière, la voie ferrée reste un obstacle majeur, illustrant l’importance d’intégrer des infrastructures qui soutiennent à la fois la perméabilité et la lisibilité urbaine.

Variété et Robustesse

La variété et la robustesse, telles que définies par Bentley (1985), se complètent pour renforcer l’attractivité et la résilience du quartier Pasila. La variété reflète la capacité d’un espace urbain à offrir une diversité d’usages et d’expériences, tandis que la robustesse illustre son adaptabilité face aux évolutions des besoins des usagers. Ces deux critères sont essentiels pour analyser le fonctionnement et la pérennité des espaces urbains dans leur ensemble.

À Pasila, la variété s’exprime à travers une mixité fonctionnelle marquée. Les activités résidentielles, commerciales et récréatives cohabitent, permettant d’attirer des usagers diversifiés à différents moments de la journée et pour des raisons variées (Dovey et Pafka, 2020). Cette mixité est renforcée par la présence de nœuds de transport stratégiques, tels que la gare intermodale, qui facilitent l’accessibilité et encouragent l’utilisation de transports collectifs, réduisant ainsi la dépendance à l’automobile (Ogra et Ndebele, 2019). La variété des équipements et des espaces publics dans le quartier favorise une vitalité sociale et économique, répondant aux besoins de la population. La robustesse, quant à elle, garantit la pérennité et l’adaptabilité des espaces urbains. La robustesse est renforcée par la planification des infrastructures durables, minimisant leur impact environnemental tout en offrant des espaces flexibles et résistants aux transformations futures (Padeiro et al., 2019).

Afin de structurer l’analyse, trois thématiques principales sont explorées : la mixité fonctionnelle, pour comprendre comment les différentes fonctions cohabitent et enrichissent le quartier ; la densité résidentielle, pour évaluer sa répartition et son impact sur la dynamique urbaine ; et enfin, les espaces publics et parcs verts accessibles, pour examiner leur rôle dans la résilience et la vitalité du quartier. Ces thématiques permettent de décortiquer les relations entre variété et robustesse, offrant une compréhension approfondie de la structure et du fonctionnement de Pasila.

PASILA_ESPACES-VERTS_.png

Source : Auteur, 2024

Espaces  publics accessibles

La carte des espaces publics et parcs verts accessibles met en évidence leur importance au sein de la structure urbaine de Pasila, en assurant une répartition équilibrée qui répond aux besoins des différentes zones du quartier. En se basant sur le critère de robustesse défini par Bentley (1985), ces espaces montrent leur capacité à s’adapter aux changements dans les usages et à intégrer de nouvelles fonctions au fil du temps, tout en restant pertinents pour divers groupes d’usagers.Dans le contexte de Pasila, l’accessibilité à ces espaces, ainsi que leur connexion avec les rez-de-chaussée des bâtiments adjacents, favorisent une interaction fluide entre les usagers et les activités urbaines. En effet, ces espaces publics sont encadrés par les bâtiments, permettant une animation des bordures et une transition fluide entre les zones bâties et ouvertes (Bentley, 1985). Lessard (2012) met également en avant l’importance des espaces publics dans cette robustesse. Elle souligne que ces espaces collectifs doivent être conçus pour offrir une gamme d’utilisations, compensant l’absence d’espaces privés extérieurs dans les zones à forte densité. Ces qualités font des espaces publics un élément central de la résilience et de la vitalité urbaine dans un quartier comme Pasila. Nous pouvons ainsi conclure que le quartier Pasila intègre flexibilité et résilience grâce à ses nombreux espaces verts, et que leur accessibilité renforce la qualité de vie et la cohésion sociale, tout en répondant efficacement aux besoins variés et évolutifs de sa population.

PASILA_DENSITÉ_.png

Source : Auteur, 2024

Densité

La carte de la densité met en évidence la répartition résidentielle dans le quartier Pasila. À partir de cette carte, nous pouvons observer une variation densitaire entre les différents secteurs du quartier. En effet, les immeubles mixtes (résidentiel et emplois) présentent une densité résidentielle brute plus basse, alors que les secteurs comprenant uniquement des bâtiments résidentiels affichent une densité résidentielle brute plus élevée. Dans l’ensemble, on note que le secteur, toujours en construction, atteindra à terme une densité résidentielle brute assez élevée (voir calcul). Cette densité repose sur l’idée que placer des bâtiments résidentiels près des nœuds de transport, des commodités et des lieux de travail contribue à favoriser l’adoption de modes de transport durables, tels que les transports en commun et la marche (Ogra et Ndebele, 2019), tout en réduisant les distances nécessaires pour accéder aux services essentiels. Elle augmente également l’efficacité des développements axés sur le transport (TOD) et justifie la mise en place d’infrastructures lourdes, comme des tramways, en atteignant une densité critique. Cela contribue à réduire la dépendance à l’automobile (Ogra et Ndebele, 2019).Cette variation dans la densité brute implique aussi une complémentarité entre densité et usages. En se basant sur le critère de variété, Bentley (1985) souligne l’importance d’une diversité dans la structure urbaine, où les variations de densité permettent une meilleure intégration des fonctions et des populations. Par exemple, des densités résidentielles élevées dans certaines zones assurent une clientèle stable pour les commerces et services localisés dans les immeubles mixtes. Ainsi, le quartier Pasila pourrait atteindre un niveau de densité adéquat pour créer un environnement intégré, durable et attractif, répondant aux besoins de ses usagers.

PASILA_MIXITÉ_ (1).png

Source : Auteur, 2024

Mixité Fonctionnelle

À partir de cette carte, nous pouvons observer la répartition des divers types d’usages, avec pour objectif d’illustrer la mixité fonctionnelle du quartier Pasila. Le quartier se compose d’un noyau fonctionnel mixte (commercial, emploi, logement) concentré directement autour de la gare intermodale, tandis qu’une concentration de bâtiments résidentiels (accessibles en 5 minutes à pied, selon la carte de perméabilité) se situe plus au nord. En se basant sur le critère de Variété de Bentley (1985), cette mixité fonctionnelle favorise une cohabitation harmonieuse entre différentes activités, renforçant la diversité et l’attractivité du quartier. Elle se manifeste dans certaines zones par une concentration d’usages, tout en formant un ensemble mixte et cohérent à l’échelle du quartier. La diversité des usages crée un environnement où les différentes activités, formes et personnes génèrent un mélange perceptuel riche, permettant à chaque usager d’interpréter le lieu de manière unique et de lui attribuer des significations variées. De plus, la proximité d’une infrastructure de transport comme la gare intermodale renforce la cohabitation des usages et réduit la dépendance automobile, tout en stimulant l’activité économique et sociale (Bentley, 1985). Cela rejoint l’idée de mixité fonctionnelle avancée par Guigou et al. (2009), selon laquelle l’organisation spatiale des équipements, des commerces et des services propose une répartition équilibrée des fonctions urbaines pour répondre aux différents besoins des usagers et encourager la vie de quartier.

Capture d’écran, le 2024-12-05 à 21.16.45.png

Appropriation Visuelle et Richesse

Le critère d'appropriation visuelle est lié au critère de richesse. Nous considérons ces deux concepts comme intrinsèquement liés. En effet, la richesse d’un espace, définie par Bentley (1985) comme sa capacité à stimuler les sens et offrir une expérience urbaine engageante, dépend étroitement de l’appropriation visuelle, qui reflète la manière dont les espaces communiquent leur usage et leur fonction aux usagers. Un espace intense en stimuli physiques et sensoriels ne peut pleinement remplir son rôle sans une lisibilité claire, permettant aux usagers de naviguer intuitivement à travers l'espace.

Dovey et Pafka (2020) avancent que la densité, en renforçant la concentration des activités et des destinations, enrichit l’expérience urbaine en créant des opportunités d’interaction. Toutefois, ces opportunités doivent être soutenues par une appropriation visuelle claire, telle que soulignée par Lessard (2012), qui insiste sur l’importance des proportions entre les bâtiments et les rues pour maintenir une échelle humaine. Ces éléments contribuent à rendre les espaces non seulement attractifs, mais aussi compréhensibles.

De plus, Ogra et Ndebele (2019) mettent en lumière l’importance de la conception des espaces publics pour renforcer leur richesse, notamment par l’ajout de bancs, d’arbres et d’une signalétique claire. Ces détails participent à l’appropriation visuelle en guidant les usagers et en améliorant leur expérience. De manière complémentaire, la ville de London (2018) suggère que l’intégration d’éléments naturels tels que la végétation, les jeux de lumière et les textures variées contribue à enrichir l’expérience sensorielle tout en renforçant la lisibilité des espaces.

Guigou et al. (2009) soulignent que l’apparence des espaces publics, lorsqu’elle reflète les valeurs des communautés locales, favorise une appropriation durable. Cette appropriation visuelle établit un lien direct avec la richesse en créant des environnements à la fois esthétiques et fonctionnels.

En combinant ces perspectives, nous concluons que la richesse et l'appropriation visuelle fonctionnent en symbiose, offrant une expérience urbaine, où stimulation sensorielle et lisibilité spatiale se renforcent mutuellement. Cette relation guide la suite de notre analyse du quartier Pasila, en mettant en lumière son potentiel à offrir des espaces inclusifs, engageants, compréhensibles et architecturalement intéressants.

cartes almost or done-03.png

Flux de piétons

La carte des flux piétons illustre une connectivité interne efficace à Pasila. Les passages réservés aux piétons entre les bâtiments assurent une circulation fluide et minimisent les conflits avec la circulation motorisée, favorisant une mobilité douce et accessible. Ces flux renforcent l'accessibilité et la fonctionnalité du quartier, répondant également aux observations d’Ogra et Ndebele (2019) sur l’importance de déplacements sécurisés et bien planifiés. Toutefois, les traversées des voies ferrées, souvent souterraines ou enclavées, présentent des limites en termes de lisibilité et d’expérience utilisateur. Leur caractère peu engageant, comme le soulignent Dovey et Pafka (2020), affecte la perception des usagers et pourrait être amélioré par des interventions favorisant l’appropriation visuelle. Enfin, les connexions sur les axes adjacents renforcent l’intégration du quartier, mais pourraient bénéficier d’aménagements supplémentaires pour améliorer leur confort et leur attractivité.

Source : Auteur, 2024

Vents

La carte met en évidence une variation des impacts du vent à travers le quartier de Pasila, influencée par la morphologie urbaine. Les bâtiments de grande hauteur concentrent les vents, créant un effet Venturi dans certaines zones. Ces accélérations localisées des vents peuvent compromettre le confort des usagers dans ces secteurs. Toutefois, la compacité globale du quartier protège efficacement les espaces internes des vents dominants, favorisant des microclimats plus agréables dans les zones résidentielles. Autour des voies ferrées, l'exposition accrue au vent souligne un déséquilibre, où l'absence de protection accentue l'inconfort.

cartes almost or done-02.png

Source : Auteur, 2024

cartes almost or done-04.png

Végétation

La carte met en avant la planification de la végétation. Les allées verdoyantes, placées dans les zones les plus exposées, offrent une protection aux piétons contre les intempéries et le soleil, contribuant à l'appropriation visuelle de l’espace. Dans les espaces plus restreints et ombragés, la végétation des collines rocheuses est utilisée de manière stratégique, maximisant ainsi l’intégration des éléments naturels tout en maintenant une échelle humaine. Ce choix reflète une attention à la fonctionnalité et à l’esthétique, deux aspects essentiels pour une appropriation durable.

Source : Auteur, 2024

Microclimats agréables et points de vue

Cette carte met en évidence la capacité du quartier de Pasila à générer des environnements urbains confortables grâce à une planification stratégique. La compacité du bâti, en limitant les vides, contribue à la création de microclimats agréables qui atténuent les impacts des conditions météorologiques. Les cours centrales des bâtiments résidentiels jouent un rôle important en offrant des zones communes protégées. Les intersections sont aménagées pour assurer le confort des usagers, mais autour des voies ferrées, les zones protégées sont rares. Cette disparité illustre l’importance d’un design équilibré pour renforcer la richesse et le confort global du quartier.

cartes almost or done_Plan de travail 1.png

Source : Auteur, 2024

COUPES_RUES_PASILA-01.png

Typologie et composition des voies

Le plan suivant s'intéresse aux différentes typologies et compositions des voies retrouvées dans le quartier Pasila. Le quartier se caractérise par quatre familles de voies distinctes, chacune intégrant à la fois des modes de mobilité douce, tels que la marche et le vélo, et des modes de mobilité rapide, comme les véhicules motorisés. Ces typologies varient non seulement par leur conception physique, mais aussi par l’expérience humaine qu’elles offrent, allant des voies larges et rapides en périphérie du quartier aux voies plus étroites et lentes situées à l’intérieur de son enceinte.

Comme le souligne la ville de London (2018), ces typologies incluent divers dispositifs de conception, tels que les marquages au sol et les différences de hauteur entre les voies, qui jouent un rôle important dans la sécurisation des déplacements pour les piétons et les cyclistes. En plus d’assurer la sécurité, ces éléments renforcent la lisibilité des espaces de transit, ce qui, selon Bentley (1985), favorise l’appropriation visuelle des lieux. Cette lisibilité permet aux usagers de comprendre intuitivement les usages et la hiérarchie des différentes voies.

Les coupes de rues suivantes exploreront ces typologies en profondeur, mettant en lumière leurs spécificités et leur contribution à l’expérience urbaine globale dans le quartier Pasila.

Auteur, 2024

COUPES_RUES_PASILA-02.png
COUPES_RUES_PASILA-03 (1).png
COUPES_RUES_CORRECTION-04.png
COUPES_RUES_CORRECTION-05.png

Source : Massuplaning.com

Source : Massuplaning.com

Source : Massuplaning.com

Source : Massuplaning.com

Typologie A

La typologie A, située dans la périphérie nord du quartier Pasila, est l'une des voies les plus vastes, avec une largeur totale de 33 mètres. Principalement conçue pour la mobilité rapide, cette voie intègre des dispositifs pour rendre l’espace plus agréable et réduire l’impact de sa grande échelle sur les usagers. Afin d’améliorer l’expérience et de préserver une échelle plus humaine, trois bandes de végétation ont été intégrées. Ces bandes, en plus de créer une séparation visuelle et fonctionnelle entre les voies, contribuent à atténuer le bruit et à renforcer l’attractivité de l’espace pour les piétons et les cyclistes.

Typologie B

La typologie B, également caractérisée par une largeur de 33 mètres, illustre une grande pluralité de modes de transport. Près de 48 % de sa largeur est dédiée à la mobilité douce, comprenant des voies piétonnes, cyclistes, vertes ainsi que des quais d'embarquement pour le tram et l’autobus. Cette conception favorise une expérience urbaine inclusive et multimodale.

La séparation des voies, combinée à une légère différence de hauteur, joue un rôle clé dans la sécurité et l’accessibilité. Cette configuration permet aux usagers de traverser la route de manière séquentielle, améliorant la fluidité de la traverse. En intégrant ces éléments, la typologie B reflète les principes évoqués par la ville de London (2018), où des dispositifs clairs et intuitifs renforcent à la fois la sécurité et l'appropriation visuelle des lieux pour tous les usagers.

Typologie C

La typologie C est la voie qui dessert le quartier résidentiel de Pasila. Elle se distingue par sa largeur réduite, étant la voie la plus étroite et lente du quartier. Conçue pour favoriser une expérience de voisinage sécuritaire et agréable, cette voie intègre un partage équitable entre mobilité douce et motorisée. Cette approche réduit la vitesse des véhicules motorisés, augmentant ainsi la sécurité des usagers, en particulier des piétons et des cyclistes.​

Grâce à son caractère étroit, cette typologie facilite également la traversée de la route, renforçant son accessibilité et son échelle humaine. Ce type de configuration répond aux principes évoqués par Bentley (1985), où la conception des espaces urbains favorisant l’interaction et la sécurité contribue à une appropriation visuelle efficace et engageante.

Typologie D

La typologie D traverse le quartier de Pasila avec une largeur intermédiaire qui s'inscrit entre les voies larges et étroites du secteur. Elle joue un rôle central en tant qu'accès principal au quartier résidentiel. Cette rue végétalisée intègre la mobilité douce et rapide, favorisant un partage équilibré des voies entre piétons, cyclistes et véhicules motorisés.

Les éléments de végétation présents le long de la voie contribuent à créer une ambiance accueillante tout en améliorant l’échelle humaine de cet axe. Ce design reflète les principes d’une appropriation visuelle claire, comme le propose Bentley (1985), permettant aux usagers de comprendre intuitivement les usages et les hiérarchies des espaces.

HAUTEUR_BÂTIMENTS_PASILA-01.png

Gabarit du cadre bâti

La section suivante analyse les différentes typologies de gabarits des bâtiments du quartier Pasila ainsi que leurs impacts sur l’appropriation visuelle et physique de l’espace. Le quartier se divise en trois catégories de hauteurs.

Au nord, dans le secteur principalement résidentiel, les bâtiments présentent des hauteurs variant entre 20 et 45 mètres. Conçu à l’échelle humaine, ce secteur conserve une densité importante tout en intégrant des places publiques et des espaces verts. Comme le mentionnent Ogra et Ndebele (2019), des aménagements tels que des bancs, des arbres et une signalétique bien conçue améliorent l’attractivité et enrichissent l’expérience sensorielle des usagers.

Au centre, les bâtiments atteignent des hauteurs entre 69 et 92 mètres, formant un point de transition entre le secteur résidentiel, la gare et la partie sud du quartier. Ce secteur, où l’échelle humaine est moins priorisée, agit comme un pivot fonctionnel tout en offrant une certaine protection visuelle et sonore pour les espaces résidentiels.

Enfin, le secteur sud se distingue par des tours culminant entre 92 et 114 mètres, définissant le « lieu phare » du quartier. Selon Lessard (2012), les immeubles emblématiques, lorsqu’ils sont associés à des espaces publics comme des esplanades ou des parcs, peuvent maintenir une échelle humaine. Dans ce cas, malgré leur hauteur, ces tours sont encadrées par des lieux publics qui favorisent leur appropriation par les usagers.

Source : Auteur, 2024

Secteur nord

Cette coupe représente un complexe résidentiel dense dans le secteur nord de Pasila. Les bâtiments, variant entre 42 et 48 mètres de hauteur, intègrent des lieux semi-privés comme des terrasses et des espaces végétalisés, favorisant les rencontres et l’appropriation spatiale. Ces aménagements, conformément aux principes d’Ogra et Ndebele (2019), enrichissent l’expérience sensorielle et renforcent l’attractivité de l’espace. Les rez-de-chaussée animés accueillent des commerces et services, créant une transition fluide entre espaces privés et publics. Malgré la densité, cette configuration maintient une échelle humaine, dynamisant la vie sociale et offrant un cadre accueillant pour les résidents.

COUPES_BÂTIMENTS_PASILA-06.png

Source : City of Helsinki - City Planning Department

COUPES_BÂTIMENTS_PASILA-08.png

Source : City of Helsinki - City Planning Department

Secteur Sud

Le secteur sud de Pasila, avec ses tours culminant entre 92 et 114 mètres, constitue un repère visuel marquant. Les espaces interstitiels entre les bâtiments, conçus comme lieux publics, favorisent les interactions sociales entre résidents et visiteurs. Ces aménagements intègrent végétation, mobilier urbain et signalétique claire, enrichissant l’expérience sensorielle. Comme le souligne Lessard (2012), l’équilibre entre la monumentalité des bâtiments et la convivialité des espaces publics maintient une échelle humaine.

COUPES_BÂTIMENTS_PASILA-07.png

Source : OMA

Secteur central

La coupe suivante présente le secteur central du quartier Pasila, conçu par la firme d'architecture OMA. Ce complexe multifonctionnel, composé de bâtiments de 69 à 92 mètres de hauteur, montre comment la relation entre la hauteur et l’organisation des espaces publics, comme le souligne Lessard (2012), peut préserver une échelle humaine malgré la densité urbaine. La plateforme surélevée, détachée de la rue, offre des transitions claires entre espaces publics et privés, renforçant la lisibilité et l’accessibilité pour les usagers, un principe central de l’appropriation visuelle selon Bentley (1985).

RENDUS_PASILA-01.png

Source : City of Helsinki - City Planning Department & OMA

Mise en forme architecturale

La mise en forme architecturale du quartier de Pasila se distingue par une richesse matérielle et architectonique, reflétant une approche variée et contextuelle. Les trois secteurs du quartier démontrent des choix de conception distincts, allant des façades en brique et bois dans les zones résidentielles au nord, à l'utilisation de métal et verre dans les secteurs centraux au sud. Cette diversité matérielle contribue non seulement à la richesse visuelle du quartier, mais également à la lisibilité des espaces.

Les secteurs résidentiels privilégient des matériaux chaleureux et naturels comme le bois et la brique, créant une échelle humaine et une atmosphère accueillante. À l’inverse, les secteurs publics et commerciaux optent pour des matériaux plus froids tels que le métal et le verre, soulignant leur caractère institutionnel et leur rôle de pôles urbains.

Cette richesse matérielle s’accompagne d’une variation dans les volumes et les détails architecturaux. Les ouvertures, balcons, et jeux d’ombres et de lumière enrichissent l’expérience sensorielle des usagers, tel qu'avancé par Ogra et Ndebele (2019). Cette approche différenciée permet d’articuler les transitions entre les secteurs et de renforcer l’identité des lieux, tout en répondant aux besoins divers des usagers du quartier.

Thomas Biscaro | Matis Dubé | Thomas Laprise | Simon Morel

ARC-7033 | Design urbain : concepts et méthodes

Le quartier de Pasila, situé à environ quatre kilomètres au nord du centre-ville, possède une histoire distinctive. Au XIXe siècle, la zone était principalement rurale, abritant seulement deux fermes et un lac marécageux. Avec l'industrialisation et l'expansion ferroviaire, Pasila est devenue un nœud ferroviaire essentiel, facilitant le transport de marchandises et de passagers. Cette transformation a conduit à 

bottom of page